
Originaire de Ségou, Astan Kida est issue d'une famille purement Niamakala. Fille d'un enseignant et d'une grande cantatrice, Awa Djiguilaye elle a vite gravi les échelons de la musique au Mali. Très jeune, elle fut lauréate du concours des meilleures jeunes artistes du Mali en 1991. Après le DEF, elle a fait un tour au Lycée des Jeunes Filles de Bamako. C'est alors qu'elle fut admise à l'institut National des Arts de Bamako sur demande du Ministère de la Culture. C'est ici que notre jeune Mabo va créer une différence entre les autres jeunes artistes et elle. Très intelligente, les quatre années de l'INA ne lui ont posé aucun problème. Elle a démontré le fruit des ses études en musique par son album "Balimaya ", sorti en 2001. Astan Kida chante beaucoup pour la cause des femmes et les droits des enfants. Ce qui lui a valu un partenariat très fécond entre les grands organismes et elle. C'est ainsi qu'elle a sorti des albums single (Un seul titre) pour le droit des enfants et contre les conséquences néfastes de l'excision.
Pendant toutes ces années, notre jeune artiste travaillait beaucoup avec les institutions. Mieux, elle a beaucoup voyagé vers les pays de l'occident. Son niveau intellectuel joue un rôle important dans la composition de ses chansons. Ce qui fait que sa musique séduit aussi les mélomanes de l'occident. D'une voix suave, sa chanson accompagne certaines pièces théâtrales et documentaires. Voilà en quelques mots les raisons de l'absence de Astan Kida de la scène musicale. Cependant, elle est la vedette des scènes institutionnelles. Elle anime très souvent les cérémonies des activités menées pour la cause des femmes et des enfants. Enseignante à l'école poudrière au compte de l'Etat, elle donne les cours de musique dans six classes dont deux 7ème, deux 8ème et deux 9ème. Mère de famille, elle encadre ses filles après ses occupations professionnelles. Et cela marche à merveille car ses enfants sont parmi les trois premiers de leur école. Malgré tout, cette jeune artiste prend le courage à bras le corps. Son niveau d'instruction ne l'empêche pas de pratiquer les valeurs traditionnelles de son ethnie. Elle anime les mariages et les baptêmes pour ses Djatigui du Mali et de l'extérieur. La preuve, elle venait juste de l'Italie pour une cérémonie de mariage.
Astan nous confie qu'elle préfère faire ses album au Mali : " Parce que c'est ici la source. Au Mali, nous sommes entourés des grandes personnes qui peuvent nous appuyer si nous trompons sur une chanson. Alors qu'à l'extérieur, ce n'est pas possible d'arrêter le travail et demander à gauche et à droite. Et puis, le Mali est doté de studios de production impeccables. Tout ce que l'on peut faire en matière d'enregistrement à l'étranger, on peut le faire chez nous ", nous assure t-elle. A noter que c'est elle-même qui s'est produite. Donc on peut imaginer que cet album intitulé " Manajugumana " est le fruit d'un grand effort physique et financier, un rétrospectif de certaines chansons des années 1976 du Super Biton National et de la troupe régionale de Kayes produite lors de la biennale artistique et culturelle. C'est aussi le résumé de notre quotidien comme l'amour, la paix entre frères et surs et autres thèmes qui relatent les faits de la vie.