Le propre des grands artistes n'est-il pas de durer ? Après 4 remarquables productions, force est de constater que Nahawa Doumbia promène toujours la même inspiration. Une inspiration forgée par la vie, où les blessures de l'absence dansent avec une vraie générosité de l'âme. Elle chante la mort pour mieux consacrer la vie, elle chante la vie pour ne pas craindre la mort. Apôtre du respect, du travail et de l'honnêteté, elle nous montre avec simplicité un chemin universel. C'est pour cela peut-être que ses paroles, chantées en bambara, sont aussi traduites à la fois en français et en anglais dans son album. Et ses textes restent aussi authentiques que sa musique, à la fois envoûtante et profonde. Une musique traditionnelle tintée de subtiles touches du guitariste de jazz Claude Barthélémy qui brillent par leur étonnante discrétion, se fondant à merveille dans un blues africain tantôt mélancolique tantôt plein d'espoir. Chants et musiques se mêlent ensemble dans un tout harmonique indissociable pour former un style, ce style inimitable que Nahawa Doumbia explore avec maestria. Yaala est un album à la forte puissance évocatrice qui respire l'Afrique dans ses moindres notes. Sans se compromettre dans les tendances musicales du moment, cette oeuvre homogène fait avancer de belle façon la musique traditionnelle dans son propre sillon.
Pistes
1. Sounoroma
2. Niana
3. N'Tamagnoko
4. Minia
5. Sisse
6. N'Tana
7. Yaala
8. Yirini
9. Fôly
10. Demisen
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